Afin de mettre en valeur leur marque pendant l’Euro, les grands équipementiers jouent le moins-disant social. Aux millions d’euros proposés aux joueurs phares, s’opposent les maigres salaires des ouvriers asiatiques.
D’un côté les stars du football, les paillettes et les contrats qui se chiffrent en dizaines de millions d’euros, de l’autre les esclaves modernes, qui, à l’ombre des lignes de machines à coudre, confectionnent chaussures et maillots pour une centaine d’euros tout au plus. À la faveur de l’Euro, le collectif Éthique sur l’étiquette s’est intéressé à la manière dont les grands équipementiers, Nike, Adidas ou Puma, afin de mettre en valeur leur marque et sponsoriser les équipes nationales, favorisent le moins-disant social de l’autre côté de la planète. À eux seuls, Adidas et Nike chaussent 93 % des 552 joueurs de la compétition. La concurrence est rude afin de voir les footballeurs vedettes arborer leur logo sur le terrain, les joueurs étant libres de choisir leur marque dans ce domaine. La lutte entre les marques fut ainsi acharnée pour s’arracher les faveurs de Paul Pogba, qui, en février dernier, n’était toujours pas sous contrat. Adidas a réussi à décrocher la star montante tricolore au prix d’un contrat démesuré de 40 millions d’euros sur dix ans. Du côté de Nike, la mise en valeur de ses produits par le capitaine du Portugal Cristiano Ronaldo a été estimée à 19 millions d’euros annuels.
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